Un peu d'histoire, suite
Nantes sous l'occupation
Deux faits dramatiques,entre autres, ont marqué cette période
Le 20octobre41 le colonel allemand, chef de la Kommandantur, est abattu. Le 22, 49otages sont fusillés...ça donne le ton et ça fait froid dans le dos
Le 21septembre43, les superforteresses américaines bombardent la ville:1400morts
Au quotidien les "restrictions', matérialisées par les cartes de rationnement,posaient problème
Chacun faisait de son mieux, pour se ravitailler
La ville semblait différente...une population"Vert de gris"sillonnait les rues, et on ne pouvait en faire abstraction
Mais, à la maison?
C'est la débrouille, le marché noir. La ration de pain est maigre, on donne les tickets au boulanger.Lui les envoie à la mairie chaque quinzaine..........si la copine qui travaille là remet une enveloppe dans le circuit et en fait profiter ses amis, la ration s'en trouve améliorée!Si je réussis à travailler aux bons de vêtements pendant les vacances, nous pourrons en profiter! Si avec ma copine Janine nous prenons nos vélos le jeudi pour aller en campagne, là où un gentil boucher nous vendras un peu de viande (sans ticket) et où la fermière voisine nous cédera des oeufs et parfois une volaille,finalement nous mangerons à notre faim
Vous pouvez voir sur ces tickets "J", cela concernait les jeunes qui avaient ainsi droit au chocolat et à quelques rations améliorées
Donc, les jours passent, cahin-caha,jusqu'à ce jour fatal du21 09 43
J'étais en ville et quand l'alerte a retenti les cinémas et les magasins se sont vidés, mais les gens sont restés dans la rue. Pourquoi descendre aux abris? Nous allons voir passer, très haut dans le ciel, les forteresses américaines qui vont bombarder les villes allemandes...........sauf que cette fois, c'était pour nous!J'étais en ville et au premier sifflement suivi de l'explosion de la première bombe je me suis retrouvée, comme tous les Nantais, dans la première cave venue. C'était dans la rue du Calvaireet j'ai retrouvé ce document sur le net
Voilà! J'ai eu beaucoup de chance, j'étais dans le tiers épargné, tout en haut , là où vous voyez les batiments debout
En rentrant à la maison, nous étions sinistrés! Nous avons repris la route de Marennes et c'est comme ça que je suis devenue cagouillarde